Benchmark des innovations pour le fret ferroviaire en Europe

VIAS Institute, en collaboration avec le SPF Mobilité et Transports, a mandaté Stratec et Mathieu Nicaise Consultant pour recueillir les bonnes pratiques en matière de transport de marchandises intelligent ferroviaire et proposer des actions inspirées de ces bonnes pratiques. L’objectif final consiste à améliorer la compétitivité du mode ferroviaire en Belgique et à encourager le transfert modal de marchandises sur le territoire national.

On estime aujourd’hui qu’environ 80 % des échanges de marchandises en Belgique s’effectuent sur des courtes distances, inférieures à 250 km. La compétitivité du transport ferroviaire est variable selon les segments du marché et les caractéristiques des marchandises transportées. Le marché potentiellement captable par le rail sur courte distance doit donc faire l’objet d’une attention particulière.

Beaucoup de facteurs – d’ordre économique, opérationnel, logistique, réglementaire, culturel, sociétal, historique – permettent d’expliquer la situation et de comprendre pourquoi la part de marché du transport ferroviaire de fret, en Belgique, reste modérée (10 à 12 %), loin en deçà des meilleurs élèves européens (32% en Autriche, par exemple).
Concrétiser le report modal passe par un accroissement du marché potentiel du fret ferroviaire, en réduisant son « seuil de pertinence » face à la route. Réduire ce seuil impose notamment d’agir sur les coûts fixes inhérents au système ferroviaire, en ce compris les coûts de « first & last miles » pesant pour environ 50% du coût de transport total.

L’enjeu du déplacement du seuil de pertinence rail-route ©Mathieu Nicaise

 

L’étude s’est concentrée sur le lien entre report modal et innovation (technologique, « culturelle », organisationnelle, réglementaire), celle-ci pouvant contribuer de façon significative à l’érosion des coûts fixes, tout en contribuant à une meilleure intégration du mode ferroviaire dans la logistique contemporaine.

En privilégiant la réalisation d’entretiens en face-à-face avec cinq acteurs majeurs issus du secteur et d’un sondage en ligne auprès d’un panel d’acteurs variés, concernés par le sujet, l’approche s’est voulue pragmatique, fondée sur l’écoute du secteur.

De nombreuses innovations, testées ou implémentées en Europe, ont été recensées, et 10 bonnes pratiques observées en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en France, mais aussi en Belgique, ont été analysées en détail.